Le mélancolique, l’Autre et le Père Noël
ft la petite fille aux allumettes

Point de vue

Manquer. Tu me manques. Quelqu’un me manque.
Quelqu’un. Cet autre qui cache l’Autre.

L’Autre qui est comme le père Noël: même quand on a bien compris qu’il n’existe pas, enfin, pas vraiment, pas comme on y a cru, on est parfois repris d’une irrépressible envie d’y croire encore, comme avant. Pour que rien ne change. Pour l’illusion de se sentir comblé et protégé, pour la sensation de chaleur qu’elle procure.

La petite fille d’Andersen craque des allumettes pour, dans la lueur éphémère qu’elles produisent, revoir sa mère décédée.

La peur du manque précipite le mélancolique dans les bras imaginaires d’un(e) Autre, cet(te) Autre qui comble et protège. Jusqu’à épuiser les allumettes, c’est-à-dire jusqu’à épuisement, par les effets combinés du coût psychique nécessaire à la construction et au maintien de cet imaginaire ainsi que de l’excès de jouissance qui en résulte.

Balloté dans le flux et le reflux d’un imaginaire puissant, le mélancolique est tour à tour porté par les flots délicieusement tièdes d’un monde parfait, puis violemment giflé par les vagues scélérates d’un surmoi cruel, dans lesquelles s’ébattent ses démons intimes.

Parfois, ça fini par racler au fond. ça racle là où ça touche le corps.
Pour faire face au manque qui émerge derrière un bricolage imaginaire en cours d’effondrement, et ne pas sombrer dans le néant, c’est le corps qui part au front de l’existence et se laisse envahir de sensations brutes. Le froid de l’hiver glace jusqu’aux os, le moindre bruit s’insinue jusqu’au point le plus sensible de chaque nerf. Le symbolique étant réduit à sa plus minimale expression, c’est le corps, envahi par les démons intérieurs – figurent imaginaires littéralement déchainées, puisque non tenues par le symbolique, qui permet de se sentir exister.

Jusqu’à ce que puisse advenir, la tristesse d’une perte. Manquer. Enfin !
Ainsi se tisse un filin vers le rivage du symbolique.

Dès lors, poussé par une peur salutaire de la mélancolie et de ce qu’elle coûte, en construction imaginaire et en excès de jouissance paralysante et mortifère, il s’agit de consolider ce filin et d’en faire une amarre qui puisse maintenir solidement relié, au filet salvateur du symbolique.

14 mai 2013Une fois les deux pieds bien ancrés sur le rivage du symbolique, les vagues de réel qui ne manquent pas de venir parfois nous rafraichir les idées sont bien suffisantes pour les nécessaires recalibrage qui évitent au symbolique de se déconnecter du réel.

Ce qui manque

Citation

(h)éros ni(e) queue
ou
(h)éros nique

Allez, ris !
aurait quand même été plus facile à porter …

Philtre d’amour

Citation

Big Maybelle – I’ve Got A Feeling
Big Maybelle – Eleanor Rigby
Marilyn Monroe – I Wanna Be Loved By You
Bitter:Sweet – Get what I want extrait du film Make It Happen (Dancing girls)
Etta James – I Just Wanna Make Love To You
The Umbrella Danceextrait du film Make It Happen (Dancing girls)
Ella Fitzgerald – One note Samba (scat singing) 1969

Give me back my breath

Citation

don’t know who I am
’cause you’re out
I only feel alive
in the vibration of your voice

you’re in love with her teeth *Deer Tick – Twenty Miles
and your songs are for her
I can hear that music no more

Give me back my breath
Please, give me back my breath

Don’t leave me by myself
With my feelings in a mess
I need you to hold me in your eyes

or
just leave me alone and go away
I need to cry and forget you

Give me back my breath
Please, give me back my breath