C’est que le désir sexuel est bien loin de l’instinct, et que surtout, l’amour concerne le rapport du sujet à l’Autre comme lieu d’adresse, avant d’y inclure l’autre […]. C’est que l’amour est toujours un appel à un nouveau lieu d’adresse. […]
L’amour est toujours la possibilité […] de trouver un nouveau lieu d’adresse. Un lieu qui est inédit pour le sujet. On peut être dans quelque chose d’inédit, même si c’est rituel. On peut pas simplement expliquer le rituel en disant « c’est une habitude sociale ». Parce que quand le sujet s’oriente, ou prend pied pour la première fois de sa vie dans un rituel, je vous assure qu’il les a à zéro ! Il n’a pas le sentiment de répéter les habitudes [ancestrales]. Le fait de s’avancer dans un rituel, c’est quelque chose qui vous met dans une situation complètement inédite.
Ce qui est intéressant quand on porte tout notre poids de présence, quand on veut faire une rencontre, ce qui est intéressant, ce n’est pas de considérer l’autre comme un témoin des habitudes de son clan, de son groupe, de sa culture, de sa religion, que sais-je encore, mais d’entendre comment l’autre [le sujet ?], dans la grammaire préétablie de l’ancestralité, tente ce qui est pour lui, le risque d’être dans l’inédit.
Olivier Douville, lors de la journée thématique « L’Amour », à la La Ralentie, 18 mars 2012
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